L’ITE (l’isolation thermique par l’extérieur) peut devenir l’ennemie de votre bâtiment !

, par Michel Grenier

Trop c’est trop !

Aux désordres observés invariablement depuis trente ans sur les systèmes d’isolation thermique par l’extérieur pourraient s’ajouter de nouvelles pathologies liées aux épaisseurs accrues d’isolant.
Malgré trente ans d’expérience, les techniques d’isolation thermique par l’extérieur (ITE) ne sont pas encore parfaitement mises en œuvre et les mêmes sinistres se répètent depuis les années 1980, en particulier avec les systèmes d’enduit sur polystyrène expansé. D’abord esthétiques, les désordres peuvent vite perturber l’équilibre énergétique du bâtiment, voire la sécurité. Sans une bonne reconnaissance du support, un choix adapté des matériaux et une mise en œuvre soignée, le risque est grand de voir apparaître le spectre des panneaux d’isolant, puis des fissures au droit des joints, et enfin, lorsque l’eau se sera infiltrée, le décollement et la chute de l’isolant avec son revêtement. Généralement en cause, observe l’Agence Qualité Construction (AQC) : des plaques de polystyrène posées de façon non jointive ou stockées à la chaleur qui se rétractent une fois en place. « Le polystyrène graphité, aux meilleures qualités thermiques, doit quant à lui être protégé des rayons UV sous peine de voir ses performances dégradées », prévient Martin Guer, qui étudie les retours d’expérience BBC à l’AQC. Attention aussi aux conditions météo lors de la pose de l’enduit.

Enduits plus sollicités

Avec les bardages rapportés à lame d’air ventilée, l’un des dangers est la rupture d’éléments de bardage, assez faciles à remplacer. Il est en revanche plus compliqué de rétablir la continuité de l’isolation lorsqu’un panneau de laine minérale mal fixé se décroche. Par ailleurs, cette laine minérale, exposée à la pluie lors du chantier, aura du mal à retrouver son niveau de performance thermique quand la moisissure se sera développée.
A ces pathologies courantes depuis trente ans pourraient s’ajouter d’autres désordres liés aux exigences accrues d’isolation des bâtiments. « Ainsi, note Hubert d’Argoeuves, directeur développement construction chez Socotec, un enduit est plus sollicité avec un isolant épais car il y a moins de dissipation thermique. » Les risques de déformation, d’affaissement ou de rétractation de l’isolant sont plus importants et l’augmentation de masse combustible dans le cas des isolants plastiques peut entraîner la propagation d’incendie par les façades. De nouveaux dispositifs sont exigés, tels que des bavettes recoupant l’isolant entre étages.

(article extrait de Le Moniteur.fr du 15 avril 2014)

Diagnostiquer l’existant par un vrai spécialiste de la pathologie !

La société MG BUILDING CONSULTING qui s’est fortement spécialisée dans les pathologies fonctionnelles et accidentelles du bâtiment renforce ce constat. Aujourd’hui la course effrénée à l’isolation thermique par l’extérieur (l’ITE) qui représente un lobbying commercial croissant pour les bureaux d’études thermiques qui "surfent" sur l’obligation des audits énergétiques et les professionnels de la filière, se trouve être au cœur du problème des nouvelles pathologies naissantes et qui n’existaient pas encore, il y a quelques années. Michel GRENIER, gérant de la société MG BUILDING CONSULTING dit " Il faut savoir analyser le support qui va permettre de supporter ce nouveau "barrage" à la perte énergétique dans le bâtiment, c’est évident, que l’ITE est une solution, car il faut savoir économiser son énergie ; mais il faut savoir aussi bien prendre en compte les pertes de la qualité que représentaient les murs sans l’ITE, et notamment sur sa qualité de transfert de la vapeur d’eau à l’extérieur. certains professionnels oublient la qualité première à prendre en compte dans leur étude : la ventilation du bâtiment avant et après ! "

Il faut trouver l’équilibre entre les deux, le choix se portant dans tous les cas sur la préservation du cadre bâti ; car trop isoler amène forcément à des désordres inéluctables dans le bâtiment, et il sera plus difficile de déconstruire l’Ouvrage.

Un bon diagnostic de l’existant mené par un spécialiste de la pathologie dans le bâtiment va permettre d’éviter ces aberrations techniques que l’on rencontre de plus en plus !

Diagnostiquer l’existant avec l’œil d’un vrai spécialiste de la pathologie !