Le top « 10 » des désordres dans le bâtiment !

, par Michel Grenier

Des chiffres hallucinants !

Sur un échantillon de plus de 400 000 désordres expertisés, depuis quelques années sur tous types de bâtiments, plus de 80 % de ces dommages sont déclarés en Dommages-Ouvrage (DO). Les 20 autres sont des désordres qui ne sont pas réglés en tant que Dommage-Ouvrage (DO), mais néanmoins, nécessitent une attention toute particulière pour être analysés, identifiés, et résolus à court à moyen terme afin de maintenir les ouvrages dans leur état de qualité requis.

On observe que pour les logements collectifs (copropriétés, logements sociaux), les effectifs de désordres analysés sont majoritairement concentrés sur les réseaux d’eaux intérieurs au bâtiment, les revêtements de sol intérieur, les façades à base de béton banché et autres éléments particuliers de façade (non étanchés), ainsi que les couvertures en petits éléments. Les coûts de réparation sont majoritairement affectés aux réseaux d’eaux intérieurs au bâtiment et aux revêtements de sol intérieur.
(données du Sycodès [1] 2015)

80% des désordres dans le bâtiment sont issus de l’action de l’eau [2] qui est un vecteur de destruction et de pathologies dans le bâtiment, ceci, malgré son utilité d’usage (assainissement [3] ) !

Le top "10" des désordres dans le bâtiment

1 - Réseaux d’eaux intérieurs et extérieurs défectueux dans les bâtiments : fuites d’eau potable, infiltrations des eaux usées, des eaux vannes, des eaux pluviales.
2 - Revêtements de sol et murs intérieurs de bâtiment fortement dégradés : suite aux infiltrations d’eaux par hygroscopicité, ou condensations accrues due à la défaillance ou mauvais calibrage de la ventilation.
3 - Fissurations revêtements façades non étanchées, enduits qui se fissurent ou se délitent dues à la carbonatation des enduits.
4 - Murs enterrés ou de soubassements atteint par l’humidité capillaire, infiltrations des aux usées ou pluviales suite à mauvais ou inexistant drainage du profilage hydraulique.
5 - Couvertures (toitures) par petits éléments défectueux : infiltrations des eaux pluviales dans les bâtiments.
6 - Défauts d’étanchéité toitures en terrasses : infiltrations des eaux pluviales dans les bâtiments.
7 - Réseaux d’eau, de gaz ou d’électricité défectueux (fuites) extérieurs aux bâtiments difficilement repérables.
8 - Fenêtres et portes fenêtres défectueuses (hors toitures) : condensation capillaire dans les murs et dalles.
9 - Ossatures bétonnées défectueuses (balcons, loggias, ...), décarbonatation avancée.
10- Couverture en grands éléments, comme les toitures contemporaires ou en toitures terrasses présentant un défaut global d’étanchéité : infiltrations des eaux pluviales dans le bâtiment associés à la carbonatation du béton armé du cadre bâti.

Quel est le coût des désordres dans le bâtiment ?

Entre 762 € à 250 000 €HT par désordre ou sinistre selon l’ampleur des dégâts liés aux pathologies fonctionnelles comme accidentelles dans le bâtiment.
Ces coûts représentent uniquement les réparations et non les expertises de recherche et de qualification des désordres.

Les désordres par destination de construction en Rhône-Alpes

Le logement collectif de type copropriété ou le logement collectif social représente plus de 7 713 désordres sur une année avec un coût moyen de réparation de 3 737 €HT.
La maison individuelle représente plus de 4 712 désordres sur une année avec un coût moyen de réparation de l’ordre de 4 061 €HT.
Pour les locaux d’activité professionnel, on ne comptabilise que 695 désordres car la maintenance est un des points essentiels de maintien des ouvrages dans cette catégorie de bâtiments.

L’expertise de recherche et de qualification

Savoir qualifier un désordre ressort d’une méthodologie spécifique à chaque désordre rencontré. Chaque désordre dans le bâtiment peut-être concomitant sur plusieurs niveaux du bâtiment, mais il faut aussi savoir qu’un désordre peut en faire découvrir un autre, c’est pour celà que l’on peut dire que tous les désordres sont concordants entre eux, et qu’il est impératif de réaliser des expertises exhaustives afin d’éntériner les problèmes sur le bâtiment.

Par exemple ... une simple recherche de fuite d’eau avec des méthodes de recherches classiques ne suffiront pas à régler la totalité des désordres sur le bâtiment, il est impératif que l’expert ait bien cette vision élargie quand il va investir le bâtiment !

Un désordre à régler !

Notes

[1Le Sycodès est le SYstème de COllecte des DESordres riche de plus de 200 000 désordres expertisés et signalés à l’Observatoire de la Qualité de la Construction depuis 1986, mais uniquement ceux faisant l’objet d’une déclaration à sinistre à caractère décennal - domaine des responsabilités définies par la loi du 4 janvier 1978 - qui entrent dans le Sycodès.

[2L’eau dans la construction est un élément perçu de manière ambivalente. A la fois considérée comme un vecteur de destruction et de pathologie du bâtiment, l’eau est pourtant necessaire à la transformation de la matière en matériau. C’est aussi elle qui, à travers des processus d’évaporation et de condensation, gouverne les notions de confort dans l’habitat.
Même si l’eau est présente dans tous les matériaux de construction, elle n’en est cependant jamais le principal constituant. Alors qu’on peut « bâtir en grains » ou « bâtir en fibres » on ne peut pas « bâtir en eau ». Les manips’ autour de la matière eau traitent donc toutes des interactions « matière-eau » en suivant les étapes clefs du cycle de la construction : la mise en oeuvre du bâtiment, son usage et sa dégradation.

[3L’assainissement est une démarche visant à améliorer la situation sanitaire globale de l’environnement du bâtiment dans ses différentes composantes. Il comprend la collecte, le traitement et l’évacuation des déchets liquides, et des déchets solides (eaux usées), ainsi que des excréments (eaux vannes).