Les aberrations techniques du Développement Durable, de plus en plus vérifiées !

, par Michel Grenier

Constat d’impuissance pour les professionnels qui vont devoir réaliser des travaux [obligatoires] !

Le projet de loi de transition énergétique en cours de discussion prévoit d’imposer des travaux d’isolation thermique lors de tout ravalement de façades. Le sujet embarrasse les professionnels de la construction, divisés entre la sauvegarde du patrimoine et l’application stricte de réglementations parfois contradictoires.

Le calcul des BE Thermique ne sont (souvent) pas adaptés aux bâtis et matériaux anciens !

L’inadaptation des modèles de calcul réglementaires à la complexité du comportement thermique du bâti ancien ne permet pas de modéliser la perméabilité à l’air et le caractère respirant des matériaux anciens, ni de quantifier leur coefficient de transmission thermique.

Ainsi les consommations réelles des bâtiments anciens peuvent être deux à quatre fois inférieures aux consommations simulées !

Une étude réalisée à la demande des architectes des Bâtiments de France a abouti en 2011 à la publication du rapport Batan [1] propose un nouveau modèle de calcul permettant d’évaluer le comportement thermique du bâti ancien construit avant 1948. L’amélioration de la performance énergétique de ces bâtiments ne passe pas forcément par l’isolation des murs, sachant que la majorité des pertes thermiques proviennent essentiellement des baies et des toitures.

Développer une maintenance accrue et efficace du bâtiment plutôt que des travaux ... inutiles et incohérents !

La maintenance des équipements techniques est essentielle pour réduire sa facture énergétique, et c’est bien le premier poste à vérifier avant de s’engager sur un programme de travaux "Développement Durable" parfois très couteux et très souvent incohérent (ce que l’on appelle une aberration technique).
La bonne gestion des installations techniques d’un bâtiment peut réduire de 25 % les consommations énergétique tout en vérifiant à la base l’adéquation des contrats de maintenance, le bon respect des prestations associées, et une fourniture d’énergie en adéquation avec le marché.

Agir plutôt que subir !

Malgré l’obligation de réaliser un audit énergétique pour certains bâtiments ; il faut prendre le temps de la (bonne) réflexion, et se poser des questions fondamentales sur l’intêret de réaliser des travaux que l’on risque de vous imposer, parce qu’obligatoire dans certaines configurations (exemple : ravalement de façades avec ITE (Isolation Thermique par l’Extérieure).
On se retrouve à ce jour, avec des bâtiments (anciens) qui deviennent de vraies "cuves hygrométriques" ; avec une condensation acrrue dans les logements, ce qui n’existait pas auparavant !
Au passage on a oublié la réfection de la ventilation du bâtiment ... cet oubli, fréquent, est une aberration technique de premier ordre, ceci fait partie des désordres bâtiments fréquents rencontrés de plus en plus par les spécialistes et experts qui réalisent des contrôles Non-Destructifs après travaux.

Un AMO pour vous assister dans votre réflexion est indispensable !

Prenez le temps de bien réflêchir et de vous faire accompagner par une tierce compétence ; s’opposer à un calcul thermique "théorique" est toujours possible et vous "sauvera" à coup sur d’une aberration technique irréversible pour votre bâtiment !

Notes

[1Le projet BATAN s’inscrit dans le prolongement de l’étude « Connaissance des bâtiments anciens et économies d’énergie », réalisée entre 2005 et 2007. Partant des enseignements de cette précédente étude, les principaux objectifs du projet BATAN sont : Étudier les phénomènes physiques qui caractérisent le comportement thermique du bâti ancien ; Élaborer un nouveau modèle de calcul permettant d’évaluer le comportement thermique du bâti ancien.